Quelque 400 entreprises privées occupent de la main-d’œuvre pénitentiaire en Belgique.

Mais la toute grosse majorité préfère que cela ne se sache pas. Sans doute pour leur image… D’autres, extrêmement rares, le revendiquent.

C’est le cas de Freddy Hendrix, le boss de la crèmerie Saint-Siméon à Houtain-Saint-Siméon (province de Liège). Il achète régulièrement des produits à la fromagerie de la prison de Saint-Hubert. Le frais garni, la tome blanche, la pâte demi-dure, le petit fleuri…

« Je suis fromager depuis 25 ans et, en tant que fils de paysan, je privilégie toujours les petits producteurs, les artisans. Le fromage produit par les détenus de Saint-Hubert est excellent, je l’ai testé auprès des consommateurs et ils en redemandent. Il faut soutenir la petite industrie de transformation du lait, c’est pour moi un acte de résistance face aux multinationales, au CETA, etc. En plus, en achetant à Saint-Hubert, on participe aux efforts de réinsertion de ces détenus. Je n’ai donc pas peur de le dire à mes clients. De plus, dans ce milieu de fromagers, la Belgique manque de main d’œuvre dans la production. Qui sait si à la sortie de prison, ces personnes ne se lanceront pas dans cette activité ? »

La crèmerie de Freddy vend les fromages de Saint-Hubert et d’ailleurs, dans son entrepôt d’Houtain-Saint-Siméon, mais aussi sur les marchés de Visé, Waremme, Amay…

Elle livre aussi une trentaine de restaurants très bien cotés, comme le Crowne Plaza à Liège, le Magis (un étoilé Michelin à Tongres) ou encore Philippe Fauchet à Saint-Georges-sur-Meuse.

F. DE H. — La Meuse Luxembourg du 2/11/2016