Permettez-moi de reprendre un travail de mémoire que Stéphane Hérin a posté sur son mur Facebook.
Cette année, je voudrais rendre hommage à Fernand DOUNY, né à Arville le 21 mars 1945. Il fut gardien de la mémoire de cette tragédie. Il est décédé à Libramont le 23 juillet 2021 âgé de 76 ans
23/10/1944, jour du bombardement de la ville d’Essen en Allemagne.
Parmi les nombreux tués dans cette ville, 61 victimes proviennent du camp de prisonniers de Deckenschule – Neerfeld.
Saint-Hubert deviendra la terre d’accueil de tous ses braves issus de tous les coins de la Belgique. Plusieurs retourneront dans leurs communes respectives. 35 travailleurs non identifiés seront inhumés définitivement dans le Mausolée du souvenir inauguré le 23 octobre 1960. Dans ce caveau repose également Léon Baudoin originaire de Lorcy.
Souvenons-nous de nos prisonniers tués dans ce bombardement
Ils furent tous arrêtés sauf Constant Biron lors de la rafle du 15 août 1944 (voir ci-dessous
Saint-Hubert :
Constant BIRON, né à Saint-Hubert le 9 novembre 1923. Célibataire.
Recherché depuis longtemps par la Gestapo, Constant fut fait prisonnier lors d’un contrôle périodique organisé sur la place de l’Abbaye.
Constant est inhumé à Saint-Hubert concession BIRON-HOTTON tombe 147
Théophile LÉONARD, né à Saint-Hubert le 2 août 1919. Célibataire.
Lors de la rafle du 15 août 1944, trois camions font le même jour un ramassage à Arville, à Lorcy et à Hatrival ; « la cargaison » en provenance de Hatrival était incomplète, le camion fit une petite halte à la route de Saint-Hubert vers Poix pour charger, vite fait, bien fait, trois gars de Saint-Hubert, Émile DORY, Théo LÉONARD et Jean BOLLE.
Théophile est inhumé à Saint-Hubert concession LÉONARD –MILLET Tombe 1.
Arville et Lorcy :
Léon BAUDOIN, né à Libramont le 24 juillet 1909. Époux de Sidonie NANNAN née à Beauraing le 9 septembre 1910, décédée à Saint-Hubert le 19 mars 1987.
Léon est inhumé dans le caveau monument à Saint-Hubert.
Fernand DOUNY, né à Arville le 4 mars 1912. Épouse de Gilberte LÉONARD née le 25 juin 1920, elle est décédée à Saint-Hubert le 21 janvier 2004. Gilberte est inhumée à Smuid avec son 2ème époux, Marcel VINCENT né à Smuid le 26 septembre 1905, décédé au centre hospitalier de Saint-Ode le 20 juin 1982.
Fernand a été inhumé le 9 février 1948 à Arville dans la concession Prisonniers Politiques concession 199.
Jules MAZY, né à Arville le 30 octobre 1919, célibataire.
Jules a été inhumé le 9 février 1948 à Arville dans la concession Prisonniers Politiques concession 199.
Raymond LOZET, né à Lorcy le 5 octobre 1924, célibataire.
Raymond est inhumé à Lorcy Concession 37
Hatrival :
Ernest FRANÇOIS est né à Hatrival le 6 février 1913.
Époux de Marguerite COMBLIN née à Hargimont le 11 juillet 1916, décédée à la clinique de Charleroi le 16 octobre 1980.
Ernest fut dénoncé pour son engagement dans la résistance notamment pour la délivrance de faux documents en tant que secrétaire communal. Ce brave fut aussi lieutenant SRA, membre du groupe « G » et du service « MARC ».
Ernest trouvera la mort lors du bombardement d’ESSEN le 25 mars 1945. Il sera rapatrié en 1947. Ernest est inhumé à HATRIVAL concession 354-355
Origine de la rafle de la Gestapo en région de Saint-Hubert, la blessure d’un Allemand le 14 août 1944 :
Il faut se rappeler que dans la nuit du 8 juin 1944, vers deux heures du matin, sur la ligne de chemin de fer Bruxelles-Arlon, entre Grupont et Mirwart, au lieu-dit Pont Zazou, un commando d’au moins sept maquisards conduit par Arsène DAVREUX (Nassogne) a fait sauter le rail, paralysant momentanément tout le trafic ferroviaire. Ce faisant, il répondait à l’objectif poursuivi par les plus hauts stratèges de la résistance, consistant à casser par tous les moyens la mobilité des troupes et du matériel allemands. La réaction de la Feldgendarmerie de Neufchâteau ne s’est pas fait attendre. Deux sanctions furent prises à l’encontre de Mirwart, commune la plus proche : première sanction, la commune fut priée de fournir à l’occupant une machine à écrire et cinq vélos ; seconde sanction, la même commune fut sommée de faire assurer la surveillance de quatre ponts de la voie ferrée ainsi que des lignes téléphoniques, vingt-quatre heures sur vingt-quatre pendant les mois de juillet et d’août. Le bourgmestre Jules DENIS n’eut d’autre solution que de réquisitionner tous les hommes de 16 à 65 ans. Il y eut 54 réquisitionnés pour le seul mois d’août.
Deux mois plus tard, toujours à Mirwart, le 14 août précisément, malgré la sévère mise en garde du bourgmestre, deux jeunes maquisards qui, semble-t-il, cherchaient des armes, tirent en direction des sentinelles allemandes, non pas des jeunes et fringants soldats, mais des hommes d’âge mûr, armés bien sûr, de paisibles soldats sans malice ni hargne à qui le Reich confiait des tâches mineures : surveiller des cheminots au travail ou, par exemple, des hommes réquisitionnés pour des tâches ponctuelles.
En soi, l’incident n’était pas très grave, un soldat avait été blessé, et encore, très légèrement. Mais il n’en fallut pas davantage pour exciter les sbires (hommes de main) de la Gestapo qui, en fin de nuit, lancèrent dans la région voisine une opération surprise de ramassage d’hommes pour les expédier dans des camps de travail.
Curieusement, alors que quatre camions militaires cueillent sauvagement des hommes à Smuid, Arville, Lorcy, Hatrival et Saint-Hubert, aucun otage n’est pris à Mirwart. En cette fête du 15 août, l’abbé LEGRAIN qui célébrait la première messe fut prévenu par une communication téléphonique de Smuid qu’un camion allait venir ramasser les hommes. En deux minutes, l’église se vida, les hommes se cachèrent… et le camion annoncé ne vint pas.
En fait, un camion à Smuid et à Libin et trois autres camions font, le même jour, un ramassage à Arville, Lorcy et Hatrival ; « la cargaison » en provenance de Hatrival étaient incomplète, le camion fit une petite halte à la route de Saint-Hubert vers Poix pour charger trois gars de Saint-Hubert, Émile DORY, Théo LÉONARD et Jean BOLLE
Voici la liste limitée aux 31 bagnards du 15 août de Saint-Hubert et ses environs immédiats, dont sept périrent dans les camps :
SAINT-HUBERT :
Jean BOLLE.
Émile DORY.
Théophile LÉONARD DCD à Essen le 23 octobre 1944.
SMUID :
Abbé COME Alphonse, Curé.
Alexandre JEANJOT Bourgmestre.
Émile PIERRARD Essen le 03/04/1945.
Alfred TAMINIAUX Secrétaire Communal.
ARVILLE :
Fernand DOUNY Essen le 23/10/1944.
Victor GILLARD.
Hubert JACQUEMIN.
R.P. Adolphe LEJEUNE.
Jules MAZY Essen le 23/10/1944.
Jules PAULET.
Raymond PAULET.
Louis VERLAINE.
Paul VERLAINE.