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Edmond Schmickrath, de Saint-Hubert, a fait partie de la Brigade Piron. Il a été fait, il y a quelques mois, Chevalier de la Légion d’honneur par le président français François Hollande.

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« Après la capitulation de l’Armée, certains militaires belges sont parvenus à embarquer à Dunkerque avec le corps expéditionnaire britannique », explique Edmond Schmickrath, un ancien de la Brigade Piron vivant à Saint-Hubert. « Ce sont eux qui ont constitué l’embryon des troupes belges de Grande-Bretagne. » Ceux qui devaient appartenir à ce qui allait devenir la Brigade Piron.

Car, quelques mois plus tard, en août 1940, pour étoffer le groupe de soldats présents, les autorités belges, elles aussi présentes en Grande-Bretagne, appelleront sous les armes tous les Belges âgés de 19 à 35 ans. « Ils ont été entendus et des Belges venus de partout sont arrivés en Angleterre. »

Le groupe sera enfin complété par des anciens de la Légion Étrangère ainsi que par « les évadés de Belgique ». « J’en fais partie », précise Edmond Schmickrath. « Je suis arrivé en Grande-Bretagne en passant par l’Espagne. »

Ensemble, toutes ces personnes constitueront l’effectif d’un petit bataillon d’infanterie. « Dès cet instant-là, ce bataillon fera parler de lui en exagérant son importance afin de tromper l’ennemi. Pour faire croire qu’il était équipé de chars, ses représentants faisaient tourner une chenillette autour du micro de la radio. » En février 1941, des Luxembourgeois évadés arrivent à leur tour. Avec les Belges, ils formeront alors la batterie d’artillerie. En juin 1941, le groupement belgo-luxembourgeois commence à s’étoffer. Un escadron d’autos blindées est constitué. De ces trois unités ainsi créées seront sélectionnés des hommes physiquement supérieurs qui formeront de leur côté l’unité des SAS (Special Air Service) et la compagnie commando.

Afin de maintenir les futurs militaires dans une bonne condition physique, un CSPH (Centre de réadaptation physique et des sports) sera créé à Criccieth, d’abord, à Beddgelert ensuite. Tous ces militaires, soit un total de 2.200 hommes équipés de 500 véhicules militaires, participeront finalement à la campagne de Normandie. « J’ai débarqué avec une petite partie de notre groupement à Arromanches, en France, le 1er août 1944. Cela faisait deux mois que les Américains et les Anglais se battaient dans la région. Les Allemands commençaient à céder du terrain. Lorsque nous nous sommes installés, nous n’avions plus à craindre les tirs directs. »

Dans la foulée, ils participeront à la libération de la Côte Fleurie. Placés sous les ordres d’une division blindée britannique, les militaires belges fonceront alors vers Bruxelles. Le 3 septembre 1944, ils entreront en Belgique par Rongy, dans l’après-midi. « Et le lendemain, nous sommes arrivés à Bruxelles sous les ovations de la population, » conclut Edmond Schmickrath, des étoiles encore plein les yeux.

La Libération de Bruxelles ne signifiera pas la fin de la guerre pour Edmond Schmickrath, de Saint-Hubert. Après quelques jours de repos, avec la Brigade, il sera rapidement envoyé en Hollande.

« Nous y sommes entrés le 28 septembre via Ittervoort. Le lendemain on s’est emparé de Thorn. À partir de là, nous n’avons plus pu avancer. Les Allemands se défendaient avec acharnement sur le canal de Wessem. Ils avaient reçu l’ordre de tenir coûte que coûte. »

C’est en Hollande que les pertes de la brigade seront les plus élevées. « Rien que dans ma compagnie, nous n’étions plus que 8 sur les 40 qui avaient débarqué en Normandie. »

Mi-novembre, les Belges seront relevés. Pour eux, la campagne de Hollande est terminée. « Nous sommes retournés en Flandre pour prendre un peu de repos. C’est finalement à ce moment-là qu’officiellement, le groupement belge est devenu la première Brigade d’infanterie de libération, et donc la Brigade Piron. À l’époque, en effet, nous avons été renforcés par de nombreux
volontaires qui venaient nous rejoindre. »

La Brigade retournera en Hollande, en avril 1945, devant Haarlem. Elle restera jusqu’au 8 mai 1945. « J’ai appris que les Allemands avaient capitulé par un autre soldat », se souvient Edmond Schmickrath. « Il venait de l’apprendre par la radio. » Deux jours plus tard, la Brigade Piron était envoyée en Allemagne en Occupation. Edmond Schmickrath sera finalement démobilisé en novembre 1945. Lui, qui avait, à l’insu de sa mère, décidé avec un copain de partir de Libramont pour rejoindre l’Angleterre, a finalement pu réaliser son souhait : « Je voulais faire quelque chose pour libérer mon pays. À l’époque, j’étais jeune et rien ne me semblait dur ».

Voici quelques mois, Edmond Schmickrath a été fait Chevalier de la Légion d’honneur par le président français François Hollande. « Finalement, ils n’ont pas oublié les petits Belges qui ont participé aux combats en Normandie, » sourit-il.

Nathalie Husquin — La Meuse Luxembourg du 5/5/2015

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