Il l’avait évoqué l’an dernier en découvrant l’incroyable nouveau terrain de jeu de la région de Bastogne. Et Pierre Delettre, l’héritier des Boucles depuis 1987, a tenu parole. Pour la première fois sur un rallye en Belgique, une étape se disputera exclusivement sur la terre. Un vieux fantasme qui se réalise pour l’organisateur d’une des épreuves routières les plus populaires du pays.
« Avant d’évoquer la magnifique édition des Legend qui s’annonce, je voudrais d’abord revenir brièvement sur notre déménagement réussi l’an dernier de Spa à Bastogne, » confie le G.O. « Le rallye a changé de cœur, mais pas d’esprit. Nous avons été accueillis royalement sur la place McAuliffe et dans ses environs. Le bourgmestre Benoît Lutgen et sa dynamique équipe ont tout fait pour que notre événement devenu un peu le leur soit une réussite. Et ce fut le cas avec notamment un parcours unanimement apprécié. J’avais un peu l’impression en 2015 de me retrouver à la veille de la première édition 2006 de notre rallye historique. Il y avait beaucoup de sceptiques, pas mal de gens du milieu nous snobaient ou disaient qu’on allait se casser la figure.
Heureusement, les moqueries n’ont pas duré longtemps. Et aujourd’hui, même certains des plus grands défenseurs de Spa prétendant voici un an qu’ils ne mettraient jamais une roue à Bastogne seront parmi nous. Et cela nous fait grand plaisir. »
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Après une année pour voir, on a enregistré une augmentation de l’ordre de 30 % du nombre d’engagés. Et cela dans toutes les catégories, tant chez les Classic et les Demo qui feront pour la première fois le même parcours que chez les Legend. Même le Dakar n’a plus aujourd’hui autant de voitures au départ…
« Il faut dire qu’on s’est encore remué pour offrir, pour le même prix, un rallye nettement plus attractif, » poursuit Pierre Delettre. « On a tenu compte des remarques des équipages lors de notre dernier débriefing. On a ainsi décidé d’étaler le rallye sur deux jours, sans augmenter le kilométrage, afin que concurrents et spectateurs aient plus de temps de profiter de notre event. On terminera moins tard le samedi afin de favoriser l’ambiance sous le chapiteau où se fera la remise des prix le dimanche en fin d’après-midi. »
Mais la plus grosse attraction de cette édition, la vedette principale, ce n’est pas Duval, Neuville ni un quelconque étranger de pointe, mais bien la journée terre.
« Une première en Belgique qui a attiré pas mal d’anciens pilotes qu’on ne voyait plus. Un vieux rêve de gamin qui se réalise. Je me suis rendu au RAC à dix-sept reprises, la première fois en 1981. J’avais été époustouflé par le spectacle des Groupes B sur les étapes forestières. Cela fait trente ans qu’on essayait d’organiser plus qu’une ES sur terre. L’an dernier, il y en avait déjà deux : Mandarine et Églantine. Mais cette fois, on a concrétisé un vieux fantasme avec une grosse cinquantaine de kilomètres en forêts ce dimanche et l’équivalant de six Clémentine. Et on a encore de la réserve. C’est génial ! Tant les pilotes, copilotes que le public vont se régaler. Tout le monde est excité avec ce parcours. »
Et Pierre de conclure en boutade…
« Maintenant j’espère juste, avec ma chance légendaire, qu’il ne tombera pas 30 cm de neige dans dix jours et qu’on ne se demandera pas où est la terre ? Enfin, quelles que soient les conditions désormais, les Legend seront plus que jamais synonymes de glisse et donc de grand spectacle. »