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L'aérodrome vole de ses propres ailes !

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C’est sous l’impulsion de Victor Horta en 1925 que l’aérodrome de Saint-Hubert a vu le jour. Près d’un siècle plus tard, l’espace a bien changé et s’est modernisé pour accueillir toutes sortes de disciplines aériennes. Petit vol au-dessus d’un aérodrome qui vaut le détour.

Implanté sur les hauteurs de Saint-Hubert depuis 1925, l’aérodrome a pourtant failli sombrer il y a quelques années.

2016-04-21_081342.jpgMarc Degimbre, administrateur et secrétaire, retrace l’histoire mouvementée de l’aérodrome : « C’est Victor Horta qui a créé une école de pilotage sur la commune en 1925. C’était géré par l’État belge, jusqu’il y a environ 25 ans. Moment où la gestion est passée aux mains du Gouvernement wallon ». À cette époque, l’endroit ne rapporte absolument rien. Que du contraire. C’était un service public, donc entièrement pris en charge par l’État. Les pilotes profitaient des installations et des machines gracieusement. La Région a donc souhaité s’en séparer.

C’est en 2008, à Cannes, que le ministre Antoine, après une discussion avec le président d’IDELux, lui cède le lieu. IDELux possède alors 70 % de l’aérodrome. Les 30 % restants appartiennent à Sowaer, l’organisme qui gère les aéroports de Liège et Charleroi et d’autres aérodromes de loisir.

Mais la vision de l’intercommunale n’était pas au goût des utilisateurs de l’aérodrome de Saint-Hubert. « Ils sont arrivés avec leurs gros sabots et nous ont présenté un projet déjà entièrement ficelé, dans lequel il était question de supprimer les pistes pour n’en garder qu’une seule. Ce qui aurait été catastrophique pour nous », précise Marc Degimbre.

La spécificité de Saint-Hubert réside justement dans le fait qu’il y a quatre pistes qui se croisent. Les avions peuvent donc décoller et atterrir en permanence. Ils ne sont pas gênés par les vents de côté. Réduire à une seule piste aurait donc compromis bon nombre de vols. D’autant que l’aérodrome se situe dans une zone soumise à de grands vents. « 70 % de l’activité de l’aérodrome, c’est de l’écolage. Dont 60 % pour les planeurs. On a presque toujours le vent dans l’axe grâce à nos quatre pistes. C’est une sécurité pour l’école et les élèves », estime-t-il.

2016-04-21_081434.jpgTrois pilotes ont donc été jusqu’au Conseil d’État afin de rendre le projet IDELux caduc. L’intercommunale a donc retiré ses billes. Ce qui a sonné le glas de l’aérodrome en décembre 2013.

C’est à ce moment, que le bourgmestre, Jean-Luc Henneaux, et les utilisateurs du site se sont réveillés. Ils ont créé un comité de travail et ont monté un dossier en béton à présenter au ministre Antoine. « On est arrivé à ce que Sowaer nous soutienne et présente le projet à la cellule financière du Gouvernement wallon. Finalement, on a obtenu 1,9 million d’euros pour retaper les bâtiments. Auxquels s’ajoutent 100 000 euros par an, durant deux ans. Qui sont renouvelables sur trois ans, si le projet tient la route », détaille Marc Degimbre.

2016-04-21_081503.jpgIls obtiennent également le financement de cinq salariés : trois pour la tour de contrôle et deux ouvriers. En juin 2014, l’aérodrome de Saint-Hubert renaît donc de ses cendres. La commune gère donc 70 % de la société coopérative créée pour gérer l’aérodrome. La Sowaer garde les 30 % restants. Et cela semble fonctionner. « En 2015, on a perdu 70 000 euros. Pour 2016, on estime qu’on sera à 40 000 euros de perte pour arriver à l’équilibre budgétaire d’ici 2018 », calcule l’administrateur. Un objectif qui semble réalisable au vu des projets mis en place par l’équipe de gestion. Mais quelques utilisateurs supplémentaires pourraient aider à atteindre l’équilibre plus rapidement.

Des avions, mais pas que…

Les 90 hectares de l’aérodrome permettent d’accueillir toutes sortes d’activités.

Actuellement, un centre de vol à voile (planeur) a installé ses quartiers sur le site. De même qu’une école d’ULM et d’aviation. Plus d’une centaine d’aéronefs stationnent dans les hangars, de quoi divertir les visiteurs et autres amateurs de sensations fortes.

2016-04-21_081407.jpgSans compter le restaurant « Les 100 ciels » qui accueille tout au long de l’année les pilotes et touristes qui débarquent à l’aérodrome. Une vingtaine de chambres sont également disponibles, avec une vue imprenable sur les pistes. Tenu par Nathalie Longchamp et Adrien Gilot, « Les 100 ciels », fait également traiteur et salle de réception pour une centaine de personnes.

Le syndicat d’initiative s’est aussi installé dernièrement sur l’aérodrome afin d’attirer de nouveaux touristes.

Des cours et des baptêmes de l’air se donnent dans plusieurs disciplines : avions, ULM, planeur… En avion, le vol d’initiation revient à 75 euros pour une quinzaine de minutes en plein ciel. Pour tester le planeur, comptez 79 euros pour les plus de 25 ans et 69 euros pour les moins de 25 ans. À ce prix, vous volerez environ 1/2h. Le baptême en ULM est lui à 70 euros pour une vingtaine de minutes de vol.

Enfin, vous pouvez également tester l’hélicoptère à Saint-Hubert. Attention, il faut toutefois venir en groupe, car l’appareil ne se déplace pas pour un seul vol d’initiation. Un vol de 6 minutes qui vous coûtera 40 euros par personne. Avec la possibilité d’embarquer trois passagers.

Une nouveauté devrait débarquer la saison prochaine : le temps d’obtenir les autorisations adéquates et une école de pilotage d’hélicoptère ouvrira ses portes. 

À noter enfin que si vous hésitez entre les différentes possibilités qui s’offrent à vous, lors du dernier week-end d’août, tous les appareils seront à votre disposition lors de « l’aerovintage. » Une journée festive autour de vieux modèles d’avions venus de France et de toute la Belgique qui seront en démonstration et que les visiteurs pourront tester à leur guise. L’entrée est gratuite et les animations nombreuses.

Ouvert toute l’année, l’aérodrome accueille les pilotes amateurs ou confirmés de 8 h 30 à 21 h en été. Attention toutefois, si vous souhaitez tenter l’expérience, mieux vaut téléphoner au préalable, car les vols dépendent évidemment des conditions météorologiques et de l’état de la piste d’atterrissage. Toutes les infos se retrouvent sur www. sainthubert-airport.com.

Fanny Jacques - La Meuse Luxembourg du 12 avril 2016

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