En janvier 2013, Émile est à bout de nerf. Il vient d’apprendre que ses chiens, laissés en pension chez un ami, sont maltraités. Et, pour cet amoureux de la nature, interné durant dix ans, de 1985 à 1995, cela passe mal. Le 22 janvier, il confie à un ami son mal-être, qui pourrait le conduire à « planter quelqu’un ». Et le 24, il passe à l’acte.

« Je venais d’aller travailler auprès de chevaux de trait », se souvient le prévenu. « Quand je suis rentré, j’étais toujours énervé, c’est vrai. J’ai claqué quelques portes. C’est alors que cet autre résidant s’est énervé, et j’ai suivi. Mais je n’ai jamais voulu le tuer. » Toutefois, dans un accès de rage, l’homme a tout de même sorti de sa veste une arme prohibée, en l’occurrence un couteau d’une longueur de 30 centimètres, blessant la victime à la main, alors qu’elle tentait de se protéger.« C’est vrai, mais ce n’était pas dans le but de le trouer… J’ai frappé sans regarder, sans même savoir où les coups allaient. »

Les témoins présents estiment toutefois que la scène ne s’est pas déroulée exactement de cette manière. « Ils parlent de coups francs et directs et disent que, après qu’ils vous ont débarrassé de votre première arme, vous avez poursuivi la victime et frappé la porte derrière laquelle il s’était réfugié à l’aide d’un second couteau. » Interrogé sur l’usage qu’il faisait de ces couteaux de cuisine, le prévenu n’a eu qu’une réponse à la crédibilité relative. « Avant d’aller au bois, je fais mes tartines, et mes couteaux me servent à les découper. »

« Le saigner comme un cochon »

Mais le point le plus grave est sans doute dans la motivation de cette tentative de meurtre. Selon le ministère public, il s’agirait en effet d’un acte raciste. « Plusieurs témoins parlent d’injures racistes », a expliqué Nausicaa Hatzinakos, substitut du procureur du Roi. « Sale nègre, remonte dans ton arbre, musulman de merde… Le tout ponctué d’un « je vais te saigner comme un cochon »…

Poursuivez l’information dans La Meuse Luxembourg de ce mardi 23 avril.