« Après la capitulation de l’Armée, certains militaires belges sont parvenus à embarquer à Dunkerque avec le corps expéditionnaire britannique », explique Edmond Schmickrath, un ancien de la Brigade Piron vivant à Saint-Hubert. « Ce sont eux qui ont constitué l’embryon des troupes belges de Grande-Bretagne. » Ceux qui devaient appartenir à ce qui allait devenir la Brigade Piron.
Car, quelques mois plus tard, en août 1940, pour étoffer le groupe de soldats présents, les autorités belges, elles aussi présentes en Grande-Bretagne, appelleront sous les armes tous les Belges âgés de 19 à 35 ans. « Ils ont été entendus et des Belges venus de partout sont arrivés en Angleterre. »
Le groupe sera enfin complété par des anciens de la Légion Étrangère ainsi que par « les évadés de Belgique ». « J’en fais partie », précise Edmond Schmickrath. « Je suis arrivé en Grande-Bretagne en passant par l’Espagne. »
Ensemble, toutes ces personnes constitueront l’effectif d’un petit bataillon d’infanterie. « Dès cet instant-là, ce bataillon fera parler de lui en exagérant son importance afin de tromper l’ennemi. Pour faire croire qu’il était équipé de chars, ses représentants faisaient tourner une chenillette autour du micro de la radio. » En février 1941, des Luxembourgeois évadés arrivent à leur tour. Avec les Belges, ils formeront alors la batterie d’artillerie. En juin 1941, le groupement belgo-luxembourgeois commence à s’étoffer. Un escadron d’autos blindées est constitué. De ces trois unités ainsi créées seront sélectionnés des hommes physiquement supérieurs qui formeront de leur côté l’unité des SAS (Special Air Service) et la compagnie commando.