Le Camping Europacamp de Saint-Hubert, c’est encore un de ces lieux préservés, simples, humains. Un endroit tranquille, à l’écart du vacarme bétonné. Mais voilà qu’il est dans le viseur. Un groupe d’investisseurs, Corsendonk , veut le racheter pour y construire 850 résidences de vacances. 850.
Ils viendront, sourires en vitrine, promettre "développement économique", "retombées locales", "emplois", le refrain bien rôdé. Mais on connaît la chanson. Derrière les promesses brillantes, la réalité est souvent sombre : artificialisation, destruction de la biodiversité, bétonnage du vivant.
Natagora a recensé plus de 2000 espèces de plantes sur le site, dont des orchidées sauvages. Tritons, salamandres, pics et écureuils y vivent paisiblement. Un équilibre fragile, précieux. Et aujourd’hui menacé, tout ça pour que des investisseurs puissent enfermer des touristes dans un village de vacances stérile, avec piscine, resto et wifi illimité.
Le camping actuel, lui, fait vivre les commerces du coin. Il attire un tourisme curieux, actif, libre. Pas des consommateurs captifs d’un parc privé.
Alors oui, Saint-Hubert doit évoluer. Mais faut-il pour autant sacrifier le peu de nature qu’il nous reste ? Faut-il copier le modèle de Durbuy, devenu une caricature de lui-même ?
Les loups sont de retour en Ardenne, dit-on. Mais ce ne sont pas ceux que l’on craignait. Ceux-ci portent cravate, parlent croissance, et dévorent ce qui ne leur appartient pas.
Saint-Hubert, capitale de la chasse… et demain, capitale du béton ?
Non merci.